Au moment où la Banque Mondiale organise un atelier sur la relance du Secteur Minier au Burundi, PARCEM a sorti une analyse en rapport avec les défis qui hantent ce secteur au Burundi.
La Situation du Secteur Minier au niveau Mondial
Dans son analyse PARCEM estime que le secteur minier joue un rôle important dans le développement économique des pays qui savent organiser ce secteur. Cependant, ce secteur reste miner par des problèmes communs et généraux comme par exemple le commerce entre les pays du nord et ceux du sud.
Les pays du nord développés veulent exploiter les minerais des pays pauvres du sud en voie de développement sur un prix dérisoire et exporter les produits découlant de l’exploitation de ces minerais à un prix exorbitant, ce qu’on appelle « la détérioration des termes de l’échange ».
Le Secteur Minier reste également miner par la corruption liée à la collusion entre les hommes politiques décideurs et les entreprises qui exploitent les minerais (les entreprises, les industries extractives). Cette collusion s’est installée notamment dans le financement électoral qui fait le lit de l’enrichissement illicite des dirigeants.
Les défis qui hantent le Secteur Minier au Burundi
Parmi les défis qui hantent le secteur minier au Burundi, on peut évoquer notamment :
- La faible contribution du secteur minier au PIB (1% du PIB) ;
- L’absence de la traçabilité des recettes budgétaires et des recettes en devises ;
- La faible capacité technique (manque de moyens suffisants) du laboratoire de l’OBM ;
- Le manque du personnel qualifié pour faire des analyses de qualité ;
- Le manque de coordination entre les institutions notamment le Ministère de l’Energie et Mines, le Ministère des Finances, la Banque Centrale, le Ministère du Commerce et de l’Industrie, l’OBR pour que la traçabilité des minerais vendus soient une réalité ;
- La méconnaissance des réserves de minerais dont dispose le Burundi ;
- Les faibles moyens de construire des infrastructures de soutien des exploitations minière notamment l’énergie.
Les Recommandations de PARCEM
PARCEM estime que pour relever ces défis qui hantent le secteur minier au Burundi il faut que:
- La volonté politique de la part des décideurs politiques soit effective car il est nécessaire de casser la collusion entre les hommes politiques décideurs et les propriétaires des industries extractives des minerais.
- Les lois comme le code minier, le code des marchés publics, le code des investissements, les politiques minières soient suivies au niveau de la mise en application car on remarque un comportement de faire fi du contenu de ces documents pour asseoir une corruption dans la gestion du secteur minier.
- Le cadre légal actuel soit complet par les textes d’application car on remarque qu’il y a plusieurs articles qui nécessitent des textes d’application pour que le contenu du code minier actuel soit complet au niveau de l’orientation et au niveau de la gestion du secteur minier.
- L’investissement dans le traitement de base soit une réalité en évitant l’exportation brute des minerais car plusieurs pays en voie de développement commencent à faire d’abord un traitement de base pour créer une valeur ajoutée des minerais qu’ils exportent à l’extérieur. Cela exige un investissement dans les infrastructures comme l’énergie et le transport.
- La stratégie de transparence de lutte contre la corruption à partir de l’analyse des failles du passé soit réalisé en établissant les responsabilités des uns et des autres, parce que le Gouvernement a opté pour la rupture de certains contrats qui liaient ce dernier et certaines entreprises de l’extérieur qui exploitaient les minerais.
- Le renforcement du service de l’autorité de régulation minier soit réalisé pour que ce service appui l’Etat puisque l’autorité de régulation minier sera un service qui a des compétences techniques pour appuyer le Gouvernement dans l’orientation de la gestion du secteur minier.
- L’évaluation régulière de la contribution du secteur minier dans le développement soit effective à partir des études régulières.
- L’assainissement de l’environnement des affaires soit établi pour appuyer le secteur de l’exportation car il y a plusieurs problèmes macro-économiques liés à la situation de change qui limitent l’investissement dans ce secteur. Le Gouvernement doit asseoir un environnement des affaires digne de ce nom.
- L’adhésion du Burundi à l’ITIE (Initiative de Transparence des Industries Extractives) soit effective. C’est une maison internationale qui accompagne les pays en voie de développement au niveau de la signature des contrats pour signer des contrats équilibrés, pour renforcer la transparence en obligeant les entreprises et les Gouvernements à publier ce qu’ils ont reçu pour voir réellement si les recettes découlant de ces minerais sont des recettes valables par rapport l’exploitation minière.
L’ITIE accompagne les pays en voie de développement à tous les niveaux et toutes les étapes comme la prospection, la recherche, l’exploitation, la transparence dans la signature des contrats et dans le choix de l’entreprise extractive. L’ITIE devrait assister les pays en voie de développement parce que maintes fois ces derniers signent des contrats des conventions d’exploitation biaisés, déséquilibrés et après ils rompent ces contrats avec des conséquences maintes fois lucratifs. Le Gouvernement du Burundi devrait adhérer à l’ITIE.
Très récemment l’organisation Transparency International vient de sortir une publication qui montre le classement des pays Africains dans le monde au niveau de la perception de la corruption. Pour ce, PARCEM a sorti une analyse sur le niveau de la perception de la corruption au Burundi.
Le niveau de la perception de la corruption au Burundi
PARCEM constate que dans le classement de Transparency International, le Burundi occupe la 48ème place en Afrique et 165ème place sur 180 pays dans le monde. Ce classement montre que le Burundi est parmi les pays les plus corrompus au monde. C’est une image qu’il faut absolument changer. Les causes de ce mauvais classement sont entre autres :
- Les cas de détournement des derniers publics par exemple au niveau des marchés publics actuellement c’est le gré à gré qui s’est généralisé ;
- L’abus des biens sociaux ;
- La concussion ;
- L’enrichissement illicite ;
- Le blanchiment d’argent à travers des dossiers comme le barrage de Kajeke, le détournement des fonds liés au COVID, le dossier de la BRB qui a provoqué le limogeage du Gouverneur de la BRB, les emplois fictifs au Ministère de la Fonction Publique, les recettes minières qui passent inaperçues au niveau du Budget, ceux qui ont bénéficiés des devises mais qui n’ont pas achetés les marchandises y relatifs, la corruption politique dans les nominations, etc.
Il faut prendre des mesures conséquentes face à ces cas de corruption car comme conséquence c’est la pauvreté qui se généralise. On peut se réjouir que cette publication arrive au moment où le Burundi vient de prendre l’engagement de mettre sur pied une stratégie nationale de lutte contre la corruption. Mais, il faut qu’il y ait une volonté politique pour que cette stratégie accouche des actes concrets dans la lutte contre la corruption. Dans le passé on a produit plusieurs documents de lutte contre la corruption mais qui n’ont pas été suivis d’effet au niveau de la mise en application.
Recommandations de PARCEM
PARCEM se réjouit de cette volonté de mettre sur pied une stratégie nationale de lutte contre la corruption car il y a une retraite qui vient d’être organisée et une commission spéciale technique vient d’être mise sur pied pour faire un draft d’orientation de la future stratégie de lutte contre la corruption. PARCEM fait le plaidoyer pour qu’il y ait des piliers qui doivent être pris en considération dans cette stratégie notamment :
- L’implication citoyenne à partir de la sensibilisation, les libertés publiques, les libertés de la presse pour que cette dernière et les citoyens participent dans la lutte contre la corruption à travers les dénonciations appuyées par la protection des dénonciateurs.
- Un cadre légal efficace à travers la révision du cadre actuel. Il faut étoffer le cadre institutionnel avec le renforcement des institutions spécialisées dans la lutte contre la corruption. Certaines institutions comme la Brigade anti-corruption qui a été supprimée.
- La lutte contre la corruption doit s’appuyer sur des institutions efficaces spécialisées qui ont des ressources humaines compétentes avec des moyens et une capacité technique bien requise.
- Les actions de prévention comme la déclaration des biens des hauts cadres de l’Etat, les conflits d’intérêts, la transparence budgétaire, la redevabilité dans l’administration, les institutions de contrôle comme (la Cour des Compte, l’Inspection Générale de l’Etat, les inspections ministérielles, la cellule de renseignement financier) qui doivent faire un travail efficace et que leurs recommandations soient mises en application car actuellement il y a une lamentation que ces institutions produisent des recommandations pertinentes mais qui ne sont pas mise en application.
Tout cela relève d’un déficit de la volonté politique et c’est pour cela que cette dernière doit être faire partie de la stratégie de lutte contre la corruption, ainsi qu’une justice indépendante efficace qui doit réprimer la corruption. Cette justice doit être appuyée par la mise sur pied d’une haute cour de justice pour que cette dernière incarne une indépendance lui permettant de punir les corrupteurs.
Actuellement au Burundi, la pénurie du carburant continue à persister, ce qui a un impact négatif sur la vie de la population. C’est dans ce contexte que PARCEM a sorti une analyse pour lancer un vibrant appel au Gouvernement par rapport à la situation de l’approvisionnement en carburant.
L’état des lieux de l’approvisionnement en carburant
PARCEM constate la perturbation du transport dans la Mairie de Bujumbura où les gens marchent à pieds tout en perdant du temps. Le transport des marchandises surtout les produits alimentaires est lui aussi perturbé ce qui provoque l’augmentation des prix.
Actuellement chacun bénéficie de 20l de carburant par semaine en ayant passé toute une journée à attendre d’être approvisionné, ce qui est encore du temps perdu. Des fois, le carburant s’épuise et on est obligé d’attendre une semaine pour 20l, tout cela fait que les gens soient stressés.
Les évènements sociaux qui sont organisés à l’intérieur du pays et les activités économiques d’autopromotion ne peuvent pas se faire avec 20l. Les gens sont obligés de recourir sur le marché noir avec un coût extrêmement élevé. Le Gouvernement indique que le carburant en contrebande est interdit, c’est compréhensible mais comment vont-ils se débrouiller avec 20l de carburant pendant une semaine, c’est impossible.
Ce qui est évident est que l’offre du carburant est inférieure à la demande. Les causes qui ont été exprimés sont liées aux gens qui ont bénéficié des devises mais qui n’ont pas acheté le carburant régulièrement alors qu’il existe des modes de paiement transparents qui peuvent être utilisés pour approvisionner le pays en carburant.
Les différentes autorités ont dit que le carburant est plein à Dar es Salam mais que le transport de Dar es Salam à Bujumbura pose des problèmes. Mais d’autre part on indique que le carburant est arrivé à Bujumbura mais qu’il a été détourné. Ainsi, on se demande comment les services du SEP sont organisés.
Recommandations de PARCEM
Le Gouvernement devrait rectifier le tir car les gens sont énormément fatigués et stressés par rapport à cette situation. Il faut prendre des mesures car si la situation continue, ça sera impossible de parler de croissance économique ainsi que la vision 2040/2060. On continue à acheter à la cherté des produits surtout alimentaires avec une inflation galopante, problème de l’organisation des élections, le pays est dans une situation où tout risque de s’arrêter.
Le Gouvernement doit comprendre que c’est une question très fondamentale à prioriser sur 3 axes à savoir : La gestion des devises ; l’organisation du marché d’approvisionnement du carburant et la transparence dans l’octroi du marché d’approvisionnement en carburant.
Il faut aussi libéraliser l’importation du carburant, si non contraindre les gens à passer plus de deux semaines pour 20l de carburant c’est extrêmement difficile pour la vie des personnes. Il faudrait également organiser une journée de réflexion où tous les partenaires sont invités pour échanger sur la situation du carburant.
En cette Journée dédiée à l’internet Plus Sûr, PARCEM a voulu s’exprimer car les nouvelles technologies de l’information de communication constituent actuellement une base de la révolution économique.
L’importance de l’internet dans l’économie
PARCEM a d’abord rappelé qu’aujourd’hui pour le décollage économique d’un pays, il faut développer l’internet parce que ça aide au niveau de la communication entre personnes, entre nations ; l’accès à l’information ; la formation ; l’efficacité des services au niveau de l’éducation, la santé, l’administration, la sécurité, l’environnement des affaires sûr, les services économiques bancaires ; etc.
Ce secteur devrait être priorisé. Si on analyse la situation au Burundi on constate qu’on est en arrière par rapport aux autres pays de la sous-région. Nous avons un déficit de connexion qui est évident, il faudrait une mobilisation des fonds pour construire les infrastructures adéquates afin de renforcer le débit internet dans notre pays. Le Gouvernement a un programme de digitalisation mais ce dernier ne peut pas aboutir sans infrastructures de base.
La stratégie de développement des TIC qui a été élaborée devrait être évaluée régulièrement et mise en application car les TIC constituent la base de l’environnement des affaires. Si le Burundi veut mobiliser les investissements privés, il faut développer ce secteur. L’Etat devrait mobiliser des fonds pour le développement de ce secteur même si c’est dans un cadre de partenariat public-privé.
Il ne peut y avoir de décollage économique en développant les services sans avoir des infrastructures de base des TIC. Le constant actuel est que quand on analyse la révision budgétaire, il y a tendance à réduire les dépenses liées à l’investissement en renforçant le fonctionnement.
Si on continue comme ça sans une gestion rationnelle des dépenses publiques il y aura un problème, on va continuer dans le fonctionnement alors les investissements très nécessaires des infrastructures fondamentales ne seront pas construites pour soutenir le développement économique digne de ce nom.
- La Vision 2040 / 2060 ne se réalisera pas sans l’unité et la Cohésion nationale.
- L’objectivité dans l’octroi des bourses d’études devrait tenir sur la note obtenue.
- Sans la lutte contre la corruption: Le Burundi ne pourra pas atteindre la vision 2040/2060
- Le système judiciaire du Burundi devrait être corrigé dans l’ensemble