Bonne gouvernance

Le Secteur Minier: il contribue à 1% du PIB au Burundi!

Au moment où la Banque Mondiale organise un atelier sur la relance du Secteur Minier au Burundi, PARCEM a sorti une analyse en rapport avec les défis qui hantent ce secteur au Burundi.

 

La Situation du Secteur Minier  au niveau Mondial

Dans son analyse PARCEM estime que le secteur minier joue un rôle important dans le développement économique des pays qui savent organiser ce secteur. Cependant, ce secteur reste miner par des problèmes communs et généraux comme par exemple le commerce entre les pays du nord et ceux du sud.

 

Les pays du nord développés veulent exploiter les minerais des pays pauvres du sud en voie de développement sur un prix dérisoire et exporter les produits découlant de l’exploitation de ces minerais à un prix exorbitant, ce qu’on appelle « la détérioration des termes de l’échange ».

 

Le Secteur Minier reste également miner par la corruption liée à la collusion entre les hommes politiques décideurs et les entreprises qui exploitent les minerais (les entreprises, les industries extractives). Cette collusion s’est installée notamment dans le financement électoral qui fait le lit de l’enrichissement illicite des dirigeants.

Les défis qui hantent le Secteur Minier au Burundi

Parmi les défis qui hantent le secteur minier au Burundi, on peut évoquer notamment :

  • La faible contribution du secteur minier au PIB (1% du PIB) ;
  • L’absence de la traçabilité des recettes budgétaires et des recettes en devises ;
  • La faible capacité technique (manque de moyens suffisants) du laboratoire de l’OBM ;
  • Le manque du personnel qualifié pour faire des analyses de qualité ;
  • Le manque de coordination entre les institutions notamment le Ministère de l’Energie et Mines, le Ministère des Finances, la Banque Centrale, le Ministère du Commerce et de l’Industrie, l’OBR pour que la traçabilité des minerais vendus soient une réalité ;
  • La méconnaissance des réserves de minerais dont dispose le Burundi ;
  • Les faibles moyens de construire des infrastructures de soutien des exploitations minière notamment l’énergie.

 

Les Recommandations de PARCEM

PARCEM estime que pour relever ces défis qui hantent le secteur minier au Burundi il faut que:

  1. La volonté politique de la part des décideurs politiques soit effective car il est nécessaire de casser la collusion entre les hommes politiques décideurs et les propriétaires des industries extractives des minerais.
  2. Les lois comme le code minier, le code des marchés publics, le code des investissements, les politiques minières soient suivies au niveau de la mise en application car on remarque un comportement de faire fi du contenu de ces documents pour asseoir une corruption dans la gestion du secteur minier.
  3. Le cadre légal actuel soit complet par les textes d’application car on remarque qu’il y a plusieurs articles qui nécessitent des textes d’application pour que le contenu du code minier actuel soit complet au niveau de l’orientation et au niveau de la gestion du secteur minier.
  4. L’investissement dans le traitement de base soit une réalité en évitant l’exportation brute des minerais car plusieurs pays en voie de développement commencent à faire d’abord un traitement de base pour créer une valeur ajoutée des minerais qu’ils exportent à l’extérieur. Cela exige un investissement dans les infrastructures comme l’énergie et le transport.
  5. La stratégie de transparence de lutte contre la corruption à partir de l’analyse des failles du passé soit réalisé en établissant les responsabilités des uns et des autres, parce que le Gouvernement a opté pour la rupture de certains contrats qui liaient ce dernier et certaines entreprises de l’extérieur qui exploitaient les minerais.
  6. Le renforcement du service de l’autorité de régulation minier soit réalisé pour que ce service appui l’Etat puisque l’autorité de régulation minier sera un service qui a des compétences techniques pour appuyer le Gouvernement dans l’orientation de la gestion du secteur minier.
  7. L’évaluation régulière de la contribution du secteur minier dans le développement soit effective à partir des études régulières.
  8. L’assainissement de l’environnement des affaires soit établi pour appuyer le secteur de l’exportation car il y a plusieurs problèmes macro-économiques liés à la situation de change qui limitent l’investissement dans ce secteur. Le Gouvernement doit asseoir un environnement des affaires digne de ce nom.
  9. L’adhésion du Burundi à l’ITIE (Initiative de Transparence des Industries Extractives) soit effective. C’est une maison internationale qui accompagne les pays en voie de développement au niveau de la signature des contrats pour signer des contrats équilibrés, pour renforcer la transparence en obligeant les entreprises et les Gouvernements à publier ce qu’ils ont reçu pour voir réellement si les recettes découlant de ces minerais sont des recettes valables par rapport l’exploitation minière.

L’ITIE accompagne les pays en voie de développement à tous les niveaux et toutes les étapes comme la prospection, la recherche, l’exploitation, la transparence dans la signature des contrats et dans le choix de l’entreprise extractive. L’ITIE devrait assister les pays en voie de développement parce que maintes fois ces derniers signent des contrats des conventions d’exploitation biaisés, déséquilibrés et après ils rompent ces contrats avec des conséquences maintes fois lucratifs. Le Gouvernement du Burundi devrait adhérer à l’ITIE.