
La corruption : Le Burundi est parmi les pays les plus corrompus du monde.
Très récemment l’organisation Transparency International vient de sortir une publication qui montre le classement des pays Africains dans le monde au niveau de la perception de la corruption. Pour ce, PARCEM a sorti une analyse sur le niveau de la perception de la corruption au Burundi.
Le niveau de la perception de la corruption au Burundi
PARCEM constate que dans le classement de Transparency International, le Burundi occupe la 48ème place en Afrique et 165ème place sur 180 pays dans le monde. Ce classement montre que le Burundi est parmi les pays les plus corrompus au monde. C’est une image qu’il faut absolument changer. Les causes de ce mauvais classement sont entre autres :
- Les cas de détournement des derniers publics par exemple au niveau des marchés publics actuellement c’est le gré à gré qui s’est généralisé ;
- L’abus des biens sociaux ;
- La concussion ;
- L’enrichissement illicite ;
- Le blanchiment d’argent à travers des dossiers comme le barrage de Kajeke, le détournement des fonds liés au COVID, le dossier de la BRB qui a provoqué le limogeage du Gouverneur de la BRB, les emplois fictifs au Ministère de la Fonction Publique, les recettes minières qui passent inaperçues au niveau du Budget, ceux qui ont bénéficiés des devises mais qui n’ont pas achetés les marchandises y relatifs, la corruption politique dans les nominations, etc.
Il faut prendre des mesures conséquentes face à ces cas de corruption car comme conséquence c’est la pauvreté qui se généralise. On peut se réjouir que cette publication arrive au moment où le Burundi vient de prendre l’engagement de mettre sur pied une stratégie nationale de lutte contre la corruption. Mais, il faut qu’il y ait une volonté politique pour que cette stratégie accouche des actes concrets dans la lutte contre la corruption. Dans le passé on a produit plusieurs documents de lutte contre la corruption mais qui n’ont pas été suivis d’effet au niveau de la mise en application.
Recommandations de PARCEM
PARCEM se réjouit de cette volonté de mettre sur pied une stratégie nationale de lutte contre la corruption car il y a une retraite qui vient d’être organisée et une commission spéciale technique vient d’être mise sur pied pour faire un draft d’orientation de la future stratégie de lutte contre la corruption. PARCEM fait le plaidoyer pour qu’il y ait des piliers qui doivent être pris en considération dans cette stratégie notamment :
- L’implication citoyenne à partir de la sensibilisation, les libertés publiques, les libertés de la presse pour que cette dernière et les citoyens participent dans la lutte contre la corruption à travers les dénonciations appuyées par la protection des dénonciateurs.
- Un cadre légal efficace à travers la révision du cadre actuel. Il faut étoffer le cadre institutionnel avec le renforcement des institutions spécialisées dans la lutte contre la corruption. Certaines institutions comme la Brigade anti-corruption qui a été supprimée.
- La lutte contre la corruption doit s’appuyer sur des institutions efficaces spécialisées qui ont des ressources humaines compétentes avec des moyens et une capacité technique bien requise.
- Les actions de prévention comme la déclaration des biens des hauts cadres de l’Etat, les conflits d’intérêts, la transparence budgétaire, la redevabilité dans l’administration, les institutions de contrôle comme (la Cour des Compte, l’Inspection Générale de l’Etat, les inspections ministérielles, la cellule de renseignement financier) qui doivent faire un travail efficace et que leurs recommandations soient mises en application car actuellement il y a une lamentation que ces institutions produisent des recommandations pertinentes mais qui ne sont pas mise en application.
Tout cela relève d’un déficit de la volonté politique et c’est pour cela que cette dernière doit être faire partie de la stratégie de lutte contre la corruption, ainsi qu’une justice indépendante efficace qui doit réprimer la corruption. Cette justice doit être appuyée par la mise sur pied d’une haute cour de justice pour que cette dernière incarne une indépendance lui permettant de punir les corrupteurs.