Le Fonds Monétaire International vient d’annuler un programme de crédit à hauteur de plus de 200 millions de $ destiné au Burundi. Pour ce, PARCEM a sorti une analyse en rapport avec cette annulation.
Les causes de cette Annulation
PARCEM rappelle qu’au niveau scientifique normalement la dévaluation se fait pour soutenir les exportations afin de rééquilibrer la balance commerciale. Si les opportunités d’exportation ne sont pas énormes, il peut ne pas y avoir l’effet escompté.
Deuxièmement, il faut voir si le montant que le Fonds Monétaire International devrait donner au Gouvernement pouvait permettre à ce dernier de maintenir le nouveau prix des devises qu’on voulait appliquer, si non cet accord pouvait renflouer les caisses de l’Etat en devises.
Le Gouvernement a émis des inquiétudes comme quoi la dévaluation pouvait continuer à grandir l’inflation surtout des produits importés à partir du marché officiel et entrainer une autre dévaluation à outrance sur le marché parallèle. Autant d’inquiétudes exprimées, mais toutefois c’est une brèche qui vient de se fermer.
Il faut que le Gouvernement élargisse sa marge de manœuvre en attirant les investisseurs étrangers, les touristes ainsi que les pays amis afin de continuer à coopérer avec le Burundi pour qu’il y ait d’autres canaux qui puissent aider le Gouvernement à faire face à cette situation.
D’emblée, on peut dire qu’avec la fermeture de cette brèche il y aura des conséquences qu’on a déjà subi comme l’inflation, la crise au niveau de l’importation des produits de première nécessité. Le Gouvernement devrait faire face à ses responsabilités. Outre les fonds du FMI, le Gouvernement devrait multiplier la provenance d’autres fonds en devises pour qu’une fois ça se combine ça puisse créer une valeur ajoutée au niveau de l’équilibre du marché de change.
Depuis un certain temps, l’ANAGESSA a commencé la vente du maïs qu’elle a récoltée auprès de la population au prix que le Ministère en charge de l’Agriculture a fixé. Pour ce, PARCEM a sorti une analyse en rapport avec cette vente effectuée par l’ANAGESSA.
Les conséquences liées à cette vente du Maïs par l’ANAGESSA
PARCEM indique que l’intervention de l’Etat dans le système d’achat et de vente des produits surtout vivriers risque de causer des problèmes qu’elle n’en résout.
D’abord, comme PARCEM l’a toujours dit en matière de production vivrière, il faut laisser la loi de l’offre et la demande jouer son rôle car c’est une vente pour laquelle il y a plusieurs acheteurs et vendeurs. Quand il y a une offre abondante, si le Gouvernement voudrait intervenir, il devrait investir dans la transformation tout en aidant les investisseurs qui veulent investir dans ce secteur. Les agriculteurs devraient vendre leur production dans les usines de transformation, et cette dernière sera consommée sous une autre forme.
Actuellement quand il y a une production de l’ANAGESSA issue de la récolte d’une saison et qu’elle se rencontre avec celle d’une autre saison, cela pose un problème au niveau du stockage. En plus on impose à la population d’acheter cette production de l’ANAGESSA à un prix élevé qui résulte des coûts liés même à l’administration et l’entretien. Tous ces éléments amènent des distorsions dans l’économie, le coût administratif de l’ANAGESSA sera supporté par le consommateur final.
Il faut laisser la loi de l’offre et la demande agir. Le Ministère en charge de l’Agriculture devrait jouer sur les statistiques de production et celui en charge du commerce devrait investir dans la transformation et l’exportation si c’est nécessaire après avoir évalué la production produite sur le marché à partir des statistiques fiables en comparaison avec les besoins alimentaires de cette denrée « maïs ».
Actuellement l’ANAGESSA est obligée d’écouler d’abord la production qu’elle avait alors qu’il y a une autre production qui arrive!
Si on veut rémunérer le paysan il faut multiplier les opportunités d’investissement pour la transformation du maïs. Si non c’est le consommateur qui en paie les frais.
Depuis un certain temps, le Gouvernement du Burundi a entrepris à travers un partenariat public-privé la reconstruction de l’ancien marché central de Bujumbura. C’est dans ce contexte que PARCEM sort en cette date du 10 février 2024 son analyse sur la reconstruction de cet ancien marché central.
L’importance du partenariat public-privé
PARCEM constate que le Gouvernement veut reconstruire l’ancien marché central en passant par le canal du partenariat public-privé, mais de façon globale cette reconstruction est en train d’être faite dans l’opacité.
Normalement le partenariat public-privé est une solution pour plusieurs Gouvernements qui cherchent à financer les grandes infrastructures pour le besoin de leurs populations et soutenir le développement économique car beaucoup d’infrastructures exigent des coûts extrêmement élevés.
Les avantages du partenariat public-privé sont importants mais il convient de bien définir et de respecter le rôle de chaque acteur. Il y a plusieurs modèles d’accords différents mais qui sont extrêmement complexes dont la réussite suppose des compétences de deux côtés. Il y a des cas de monopole mais qui exigent la régulation, des cas de concurrence qui exigent des compétences et expériences avérées car ces derniers comportent des risques juridiques qui doivent être distribués convenablement.
Dans la stratégie nationale de coopération, le Gouvernement s’est engagé à utiliser le partenariat public-privé pour la mobilisation des fonds afin de financer les infrastructures, ce dernier reconnait que ce partenariat comporte des risques qui quand ils sont mal gérés, ils génèrent des conflits entre les partis prenantes. Le Gouvernement s’est engagé à mettre sur pied un dispositif juridique et institutionnel solide pour rassurer les parties prenantes.
L’Opacité dans le partenariat public-privé de la reconstruction de l’ancien marché central
Si on analyse le partenariat public-privé qui régit les parties prenantes dans cette reconstruction, on constate qu’il y a beaucoup de lacunes. Le cadre juridique et institutionnel promis par le Gouvernement n’est pas encore bien opérationnel. L’expertise avérée n’est pas encore préparée du côté Gouvernemental et ce dernier n’a pas encore fait une évaluation préliminaire pour évaluer l’éventuel coût de l’infrastructure.
Les termes du contrat, le coût de l’infrastructure, les modalités de remboursements, les délais d’exploitation par l’autre partie prenante, le délai de construction ; tous ces éléments sont au stade des négociations mais paradoxalement on veut commencer la reconstruction de ce marché.
Si c’est un monopole dans lequel l’Etat s’engage, quel est la capacité de régulation ? Pourquoi l’Etat n’a pas fait jouer la concurrence par un appel d’offre en bonne et due forme ? Est-ce que la capacité financière et technique de l’entreprise a été bien étudiée ?
Le Gouvernement devrait faire preuve de transparence en respectant les normes fondamentales afin d’éviter des conflits éventuels. Les Gouvernements changent et quand il n’y a pas un cadre juridique solide et institutionnel, les risques de conflits sont élevés ce qui conduit à l’échec de l’aboutissement du projet.
Pour ce cas de figure, il faut même une expertise étrangère et se référer sur les cas de réussite à l’extérieur pour qu’on ne s’aventure pas car si on analyse la situation on dirait qu’on veut le faire en sautant dans l’inconnue.
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