Introduction
Le Président de la République a inauguré, ce 24/06/2025, la centrale hydroélectrique de JIJI en province Bururi. Couplée à celle de MULEMBWE en cours d’achèvement, elle portera à 49,5 mégawatts la capacité installée pour une production annuelle estimée à 235 gigawattheures. Pour ce, PARCEM voulait exprimer sa satisfaction par rapport au démarrage de ce barrage hydroélectrique.
Les leçons tirées dans la construction de ce barrage
Dans son analyse, PARCEM a d’abord exprimé sa satisfaction suite au démarrage de ce barrage hydroélectrique eu égard au déficit de l’énergie que le pays accusait depuis un certain temps. Etant donné que l’électricité est l’un des facteurs qui boostent l’économie d’un pays.
Les leçons tirées dans la construction de ce barrage sont :
- Premièrement, c’est le retard dans la réalisation des projets. La construction de ce barrage a été lancée en 2006. Bientôt une période de 20ans allait s’écrouler après le lancement du début de construction de ce barrage. C’est un retard considérable. Le Gouvernement devrait fustiger ce comportement et prendre des mesures concrètes pour que cela ne se reproduise plus car accuser un retard de plus de 15ans pour construire un seul barrage hydroélectrique est inimaginable. Ailleurs, 2 ou 3ans suffisent pour construire un tel barrage. Dans le temps même le barrage de RWEGURA a été construit de 1983 à 1985.
- Deuxièmement, il est évidement que la construction d’un tel barrage ne serait pas possible sans l’appui des bailleurs de fonds. C’est un fruit par excellence de la coopération internationale. C’est pour cela que très récemment PARCEM avait déclaré que la coopération internationale est l’un des piliers pour relancer l’économie de ce pays. Le Burundi ne peut pas se doter d’un réseau d’infrastructures modernes et efficaces pour appuyer la production et le décollage économique sans appui des bailleurs de fonds. Il faut une stratégie de mobilisation des financements car accéder aux crédits extérieurs n’est pas facile actuellement eu égard à la fragilité de l’économie Burundaise.
- Troisièmement, la REGIDESO devrait moderniser le réseau de distribution d’électricité qui date de l’époque coloniale dans plusieurs quartiers de la capitale économique Bujumbura. Il faut aussi améliorer sa gestion interne avec la maitrise des coûts et d’autres facteurs qui entravent sa gestion interne pour prendre une stratégie de baliser complétement les délestages qui étaient devenus monnaie courante dans la vie quotidienne des citadins. Il faut aussi penser à étendre le réseau électrique à travers le pays.
- Quatrièmement, il faut que le Gouvernement conçoive une stratégie énergétique de l’avenir pour les 20ans ou 30ans à venir en vue d’avoir l’électricité et l’eau suffisante en tenant compte de la croissance du taux d’urbanisation. Il faut un plan stratégique et continu pour investir dans ce secteur car les investissements miniers qu’on projette faire exigent une quantité suffisante d’énergie.
Introduction
Le 15/06 de chaque année, le Monde entier célèbre la journée dédiée à la lutte contre la faim et consécutivement la journée du 16/06 est dédiée à l’enfant Africain. Pour ce, PARCEM a voulu donner un message par rapport à la lutte contre la faim dans notre pays.
L’état des lieux de la lutte contre la faim au Burundi
Dans son analyse, PARCEM a d’abord rappelé que cette journée arrive au moment où les chiffres sont alarmantes avec 70% de la population qui vit dans une insécurité alimentaire chronique , 75% de la population qui vit sous le seuil de la pauvreté et 58% des enfants qui souffrent de la malnutrition chronique sans oublier qu’une partie d’entre eux souffrent de ce qu’on appelle la malnutrition sévère.
La situation actuelle de la conjoncture économique complique la situation avec une inflation de 40%, l’une des plus élevées jamais atteinte dans l’histoire de notre pays, et là où le bât blesse ce sont les produits alimentaires qui sont à la base de cette inflation galopante et la conséquence est lourde au niveau de la capacité du pouvoir d’achat de la population pour satisfaire leurs besoins alimentaires.
Normalement, si on analyse les chiffres publiés au moment de la tenue des états généraux de l’agriculture, on constate qu’il y a un déficit de 30% au niveau de la production alimentaire de la grande partie des cultures vivrières (haricot, pomme de terre, manioc,…). Nous sommes en insuffisance de production et on se rabat sur le maïs, mais lui aussi ne permet pas à enregistrer des recettes suffisantes pour se procurer d’autres biens de consommation et pouvoir diversifier l’alimentation à partir des achats sur le marché.
Recommandations de PARCEM
Le Gouvernement devrait faire un effort et jouer sur les causes qui ont été déjà identifiés. Ainsi, PARCEM recommande de :
- Revoir la politique foncière. Nous enregistrons actuellement une atomisation progressive des terres agricoles causée par la croissance démographique incontrôlée et le taux d’acidité qui frappe les sols Burundais.
- Disponibiliser les fertilisants qui se font de plus en plus rares. un agriculteur peut payer pour avoir les fertilisants au moment de la saison culturale A mais il arrive à la saison culturale B sans avoir au moins 1kg de fertilisant. Les produits phytosanitaires manquent ainsi que les semences sélectionnées qui manquent en quantité et en qualité suffisante, la recherche scientifique qui fait défaut, on ne peut pas prétendre booster la production agricole sans avoir des centres de recherche dignes de ce nom qui appuient la production à partir d’une recherche de qualité.
- Renforcer l’encadrement au niveau local des vulgarisateurs agricoles qui a reculé avec le manque de maitrise des problèmes liés à l’environnement comme l’érosion.
- Revoir la professionnalisation des acteurs. Actuellement, il y a une politique qui veut faire croire que les hauts dignitaires seraient des agriculteurs exemplaires, il faut plutôt avoir des agriculteurs professionnels dont les activités ne sont pas là pour créer une concurrence déloyale dans le secteur agricole.
- Promouvoir l’agriculture de marché sans toutefois oublier l’agriculture familiale pour tenir la production au niveau de la famille mais aussi en essayant de libérer la femme rurale Burundaise pour favoriser l’agriculture de marché.
- Revoir les statistiques sur l’autosuffisance alimentaire surtout qu’il y a eu un mensonge qui a été développé sur la présence d’une autosuffisance alimentaire au Burundi sans qu’elle soit appuyée par des statistiques fiables produites régulièrement par le Ministère en charge de l’Agriculture et celui en charge du Commerce. A partir des chiffres fiables on pourrait importer une quantité à l’extérieur pour combler le déficit de la production locale.
- Harmoniser les politiques et les documents stratégiques au niveau national. Il y a le document par exemple de l’orientation de la politique environnementale, agricole et d’élevage ; il y a la politique nationale de la sécurité alimentaire ; la politique nationale d’investissement agricole. Il y a plusieurs documents qui ont été élaborés depuis longtemps mais dont l’évaluation n’est pas régulière. Il est grand temps d’avoir une politique commune et l’évaluer régulièrement à partir de la disponibilisation des moyens budgétaires suffisants pour les mettre en application car il faut casser cette situation où les documents sont élaborés alors qu’au niveau de la priorisation budgétaire c’est autre chose qui se fait.
- Lutter contre les détournements et les malversations dans le secteur agricole car il est regrettable de constater que le Gouvernement consacre des moyens colossaux dans ce secteur surtout dans la subvention des engrais chimiques alors que la population demeure en manque de ces derniers.
Très récemment, le ministère des finances a publié le rapport de l’endettement des entreprises publiques et parapubliques. Pour ce, Parcem a sorti une analyse sur ce rapport.
Parcem estime que l’endettement des entreprises publiques dépasse l’entendement avec plus de 1000 milliards de FBU qui représentent environ 50% de recettes fiscales pour une année budgétaire. Cela a des conséquences énormes du fait que :
a) C’est l’argent du contribuable qui est mis en jeux alors qu’il devrait servir au financement des autres travaux de développement d’intérêt général comme les infrastructures.
b) C’est le tissu productif qui est mis en jeux , ce sont les emplois risquent d’être perdus.
c) C’est le système financier qui dans sa globalité en souffre notamment l’augmentation des taux d’intérêts pour compasser cet endettement et la masse monétaire risque d’augmenter et faire le lit de l’inflation comme c’est une masse monétaire qui augmente sans contrepartie au niveau de l’économie réelle.
Au niveau des causes, on constate des éléments qui sont à la base de cette mauvaise gestion des entreprises publiques. Ces éléments sont :
1) La politisation au lieu de la professionnalisation dans la gestion de ces entreprises : la nomination des membres de leurs conseils d’administration et des Directeurs qui obéisse à des critères très politiques ; l’ignorance de la compétence ; les membres du conseil d’administration qui s’arrogent des avantages faramineux ;
2) La pléthore dans le recrutement pour intéresser les militants qui ont affiché un excès de zélé surtout pendant les campagnes électorales ;
3) Les marchés publics qui sont accordés à des dignitaires, des entreprises incapables, la surfacturation qui cache un détournement déguisé, les commandes inutiles. Tout cela saigne le trésor et la richesse de ces entreprises.
4) Ces entreprises sont devenus un réservoir pour le financement surtout des partis ou des campagnes électorales ;
5) L’Etat qui n’honore pas ses engagements vis-à-vis de ses entreprises en considérant que c’est l’Etat dans l’Etat ;
6) Le manque de modernisation et d’adaptation à la conjoncture avec le temps et ces entreprises se trouvent menacées par la concurrence atroce de la part des autres entreprises surtout les entreprises privés opérant dans le même domaine ;
7) La spéculation dans la privatisation de ces entreprises qui fait lit du blanchiment d’argent ;
8) Le manque de suivi et de contrôle des institutions comme la Cour des Comptes, l’Inspection Générale de l’Etat. Si on analyse le nombre d’entreprises qui font le dépôt de leurs comptes à la Cour des Comptes, elles sont très peu. En plus il n’y a pas de poursuite, ce qui montre qu’il y a anguille sous roche.
9) Le manque de volonté politique nécessaire dans la lutte contre la corruption pour assurer la rigueur dans la gestion de ces entreprises.
🔰 Recommandations
Pour la bonne gestion financière de ces entreprises publiques, Parcem suggère des recommandations, il faut :
- Le recrutement des cabinets d’experts contenant même des étrangers pour faire des audits indépendants et concevoir des plans de redressement et de gestion professionnalisés ;
- La privatisation avec professionnalisme en respectant toutes les étapes nécessaires pour une bonne opération de privatisation digne de ce nom ;
- L’application stricte de la loi séparant les postes politiques des postes techniques en dépolitisant complétement les nominations ;
- La passation des tests de recrutement aux dirigeants de ces entreprises ;
- L’engagement de ces dirigeants au moment de la signature des contrats à arriver à des résultats concrets, c’est-à-dire des contrats assortis des résultats à atteindre ;
- L’affichage d’une volonté de lutte contre la corruption en accordant l’indépendance et les moyens nécessaire aux institutions de contrôle en l’occurrence la Cour des Comptes et l’Inspection Général de l’Etat qui doivent produire régulièrement des rapports financiers et organisationnels de ces entreprises.
- L’assainissement de l’environnement macro-économique actuel à savoir la politique fiscal, la politique budgétaire actuelle, la politique de change, le niveau d’inflation, la disponibilité des devises, la politique monétaire et le niveau des infrastructures.
Tout cela pour permettre à ces entreprises à ce qu’elles travaillent dans une conjoncture favorable. Si on fait une analyse au niveau de la sous-région, on constate que seul le Burundi n’a pas pu réussir à redresser les entreprises publiques, ailleurs le redressement a été une réussite.
Cet échec de redressement des entreprises publiques a des conséquences sur le tissu productif étant donné que ce sont des montants colossaux publics qui ont été engagés dans ces entreprises et qui ne sont pas rentabilisés.
Malheureusement au lieu de prendre des mesures pour rectifier le tir, on continue à observer sans prendre des engagements concrets pour sauver et redresser ces entreprises.
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