Au moment où le Ministère en charge des Finances est en train de préparer le projet de loi des finances 2025-2026, PARCEM lance un vibrant appel au Gouvernement pour opérer des réformes dans le secteur de la gestion des finances publiques.
La nécessité d’une stratégie des réformes de la gestion des Finances Publiques
PARCEM estime qu’il est urgent de mettre sur pied une stratégie des réformes des finances publiques en bonne et due forme à partir de l’évaluation de certains experts internationaux et des standards internationaux déjà connus. D’autant plus qu’il vient d’y avoir l’évaluation PEFA qui a permis d’épingler certains manquements liés à la gestion des Finances Publiques.
Les Fondements de cette stratégie des réformes de la gestion des Finances Publiques
PARCEM évoque certains éléments qui pourraient faire partis de cette stratégie, ces éléments sont entre autres :
- La transparence budgétaire à travers la publication des 8 documents budgétaires à temps avec des informations pertinentes. Ces 8 documents sont :
- Le rapport préalable au budget qui doit détailler la situation de l’économie nationale ;
- Le Projet de loi de l’exécutif où les citoyens devraient être impliqués pour la fixation des priorités budgétaire ;
- Le budget Approuvé ;
- Le budget citoyen ;
- Le rapport en cours d’année ;
- Le rapport en milieu d’année ;
- Le rapport de fin d’année ;
- Le rapport d’audit.
Normalement le projet de loi de l’exécutif devrait sortir au mois de mars pour permettre aux citoyens de contribuer dans la fixation des priorités budgétaires.
- L’évaluation et la préparation des projets de développement qui ont un déficit énorme ainsi que la limitation des projets hors budget. On voit qu’il y a la généralisation des projets hors budget, certains projets comme les stades qui sont construits, mais qui n’ont pas de traçabilité dans le budget. On se demande leurs financements, l’évaluation des fonds alloués à la construction de ces infrastructures. Il devrait y avoir un alignement du budget aux priorités des stratégies de développement comme la vision 2040, 2060 et le plan national de développement.
- Il est important de contrôler attentivement le dépassement budgétaire, l'ordonnancement et la gestion des marchés publics. On ne peut pas parler de l’exécution budgétaire digne de son nom sans la transparence dans la gestion des marchés publics.
- L’évaluation régulière de la gestion de la dette, puisque l’Etat continue à s’endetter alors qu’il s’endette dans le financement des frais de fonctionnement au lieu des frais d’investissements, ce qui représente beaucoup de risques. Maintenant, la dette dépasse 50% du PIB.
- Le contrôle et l’évaluation de l’action de l’ @OBR_BI et la gestion des exonérations.
- La traçabilité de certaines recettes comme les recettes minières, les recettes de l’#AMISOM. La traçabilité des recettes budgétaires dans le Budget est quelque chose de très pertinente.
- L’indépendance de la Cour des Comptes en la dotant des moyens financiers et humains suffisants afin de s’acquitter de sa mission noble de contrôle de gestion des finances publiques.
- La revalorisation des inspections ministérielles et l’Inspection Générale de l’Etat notamment en mettant en valeur les recommandations émises par ces institutions pour les mettre en application.
- Le contrôle physique des réalisations budgétaires : si une école a été construite, il faut un système d’évaluation de l’exécution physique des réalisations.
- La mise en application du Budget Programme en rompant avec le système d’ordonnateur unique qui est le Ministere des finances , il faut décentraliser au niveau des Ministères et les Ministres devraient défendre leurs projets annuels de budget au parlement, à partir d'un bon système de gestion des dépenses à long termes ce qui est la base du Budget Programme.
- La réforme au niveau du Ministère des finances en cherchant les ressources humaines compétentes et en opérant des réformes aussi du fonctionnement de ce ministère pour que le personnel puisse mettre en application toutes ces réformes nécessaires.
Selon l’édition 2025 de l’indice de liberté économique produit par le think tank américain « The Héritage Fondation », le Burundi occupe la 170ème place, ce qui montre que cette liberté n’est pas respectée dans notre pays. Pour ce, PARCEM a sorti son analyse sur l’état des lieux de la liberté économique au Burundi.
Qu’est-ce que la liberté économique ?
PARCEM indique que la liberté économique est la liberté d’entreprendre, d’investir, de créer une entreprise (industrielle, commerciale, des biens et services) dans le domaine et endroit qu’on désire selon ses facultés et potentialités.
Les entraves qui limitent la liberté économique
Dans plusieurs pays même ici au Burundi, il y a beaucoup d’entraves qui limitent cette liberté économique. Ces entraves sont entre autres :
- Les problèmes diplomatiques entre nations qui limitent le commerce transfrontalier ;
- La discrimination liée aux considérations politiques parfois pour permettre à quelqu’un d’avoir des avantages ;
- Les distorsions administratives liées aux barrières non tarifaires qui provoquent la perte du temps dans les tracasseries administratives notamment les dédouanements ;
- Les problèmes liés aux droits de douanes, les mouvements des capitaux, la fiscalité ;
- Les difficultés d’accéder aux crédits ;
- Le niveau faible d’infrastructures ;
- L’absence de concurrence dans plusieurs domaines ;
- L’absence de l’égalité de tous devant la loi liée à une justice qui n’est pas équitable ;
- La justice qui ne protège pas les investisseurs.
Ces entraves font que même si le Burundi regorge plusieurs potentialités au niveau de la croissance, du développement économique et du secteur privé il reste toujours avec des problèmes.
Les Avantages de la liberté économique
Normalement, la liberté économique a des avantages car elle permet de libérer les talents, de garantir l’esprit de créativité et le goût du risque. Tout cela garantit la création de richesse, le développement du secteur privé ainsi que le développement économique. C’est dans le sens même de l’intégration régionale qu’on essaie d’élargir le principe de liberté économique afin d’éliminer certains barrières, le Burundi devrait s’intégrer dans ce cadre.
Actuellement avec l’environnement des affaires qui s’observe dans le pays, on constate que la liberté économique a beaucoup de difficultés car il y a beaucoup d’entraves dans notre pays. Le Burundi devrait faire des efforts en prenant des mesures pour enlever tous ces barrières car il y a plusieurs pays qui ont su surmonter ces difficultés.
Recommandations de PARCEM
PARCEM demande qu’il y ait une réunion de réflexion pour voir tout ce qui limite la liberté économique au Burundi car la vision 2040/2060 ne pourra pas être mise en application si la liberté économique n’est pas priorisée afin de permettre que les talents soient libérés. L’esprit de créativité garantisse la création de la richesse et le goût du risque.
Si on devrait évoquer concrètement les mesures qui ont été prises et qui limitent la liberté économique, on peut citer par exemple :
- Les fixations des prix du maïs par l’ANAGESSA: Imposer aux agriculteurs la vente de leur récolte est une entrave à la liberté économique.
- Les mesures prises limitant la circulation des motos dans certains espaces alors que ça ne respecte pas la loi.
Il y a plusieurs mesures qui sont prises qui relèvent de la limitation de la liberté économique dans notre pays. Il faudra qu’il y ait des mesures correctives pour rectifier le tir par rapport aux principes de libertés économiques.
Introduction
Très récemment, la Banque de la République du Burundi a présenté le rapport du comité de politique monétaire pour le quatrième trimestre 2024 et la déclaration de la politique monétaire pour le premier trimestre 2025. Pour ce, PARCEM voudrait présenter son analyse sur cette lettre de politique monétaire.
Un faible niveau de devises étrangères
PARCEM constate d’abord qu’au niveau des devises il y a une évolution mitigée des exportations de 206 milliards de fbu à 208 milliards de fbu. Si on compare les derniers trimestres des années 2023 et 2024, cette évolution mitigée est causée par une faible augmentation des exportations du café, du thé sans oublier les mines sauf l’or dans une moindre mesure et dont quelques fois il n’y a pas de traçabilité au niveau du budget.
Il faut faire des efforts car les importations restent élevés à plus de 700 milliards de fbu. En plus, les dons en capital qui pouvaient inverser la tendance ont diminué de 189 milliards à 89 milliards, ce qui montre qu’il y a toujours un problème au niveau de la mobilisation des devises étrangères par rapport aux besoins des achats à l’extérieur ou d’autres engagements.
Accroissement de la dette publique
Au niveau de la dette publique, PARCEM constate une augmentation de 6000 milliards à 7000 milliards. Cette dette atteint progressivement plus de 50% du PIB alors que le facteur de convergence admis au sein du Communauté de l’Afrique de l’Est est 50%.
Malgré cette augmentation de la dette publique, on constate que les dépenses en capital continuent à s’affaiblir car l’an dernier ils étaient à 397 milliards et maintenant ils sont à 217 milliards. Cela veut dire qu’on s’endette tout en diminuant les dépenses liées à l’investissement. Normalement il faut s’endetter en tenant compte de l’évolution des dépenses allouées à l’investissement.
Une inflation galopante
Au niveau de l’inflation. Cette dernière reste élevée puisque elle a atteint 38% alors qu’elle ne devrait pas dépasser 2 chiffres. En effet, elle devrait être inférieure à 10% comme c’était auparavant. Cette inflation est causée par le manlesquae des devises et le manque de carburant qui augmentent le coût de transport, la faible production de certaines denrées alimentaires, etc. Il faut prendre des mesures d’urgence car l’inflation de certaines denrées alimentaires atteint plus de 50% voire même 70%, ce qui cause de la peine aux ménages Burundais.
Recommandations de PARCEM
Pour PARCEM, il faut des mesures énergiques pour relancer l’économie Burundaise en appuyant les exportations, en améliorant l’environnement des affaires, en augmentant les dépenses d’investissement au niveau des dépenses budgétaires et prendre des mesures permettant la diminution de l’inflation.
- L'annulation d'un programme de crédit par la FMI : Que faire?
- ANAGESSA: Il faut des investissements pour la transformation du maïs.
- Marché central de Bujumbura : Est-ce que la capacité financière et technique de l’entreprise a été bien étudiée ?
- Pénurie du carburant : Il faut une stratégie spéciale pour faire face à la rareté des devises.