Bonne gouvernance

Problématique de chômage et inflation au Burundi, Quelle panacée ?

En date du 15/2/2023, PARCEM Burundi a animé une conférence de presse où elle a sorti son rapport d’analyse après la  réalisation d’une multitude d’investigations approfondies à l’intérieur du pays où elle a rencontrée : des représentants de la population de plusieurs catégories, leaders d’opinion et autres afin de s’enquérir de la situation du chômage, ses tenants et aboutissants et les solutions à proposer.

Actuellement le Burundi vit une situation où les trois mauvais phénomènes de l’économie coexistent.

  • L’inflation des biens et des services.
  • Le chômage.
  • La baisse ou stagnation de l’activité économique.

C’est une situation appelée en économie stagflation.

  1. Problématique de chômage

La récente situation de référence sur le chômage prend source dans une ONG (REJA) qui avait fait une enquête dont les résultats étaient accablants en 2019 : 55% en milieu rural, 45% en milieu urbaine.

Pour résoudre ce problème de chômage, il faut en comprendre les causes :

                                     I.1Milieu urbain

  • Problème d’éducation : le niveau de formation à lamentablement reculé, ce qui limite la compétitivité des jeunes en quête d’emploi par rapport à leur qualification malgré le foisonnement des universités et autres écoles.
  • L’Etat ne parvient plus à embaucher à suffisance dans les secteurs clés liés à ses missions fondamentales (santé, éducation) et régaliennes et où le personnel est insuffisant.
  •  Le secteur privé structuré reste faible (taux de salarisation inférieur à 10%).
  • L’industrialisation pourvoyeuse d’emploi est minée par plusieurs problèmes dont le contrôle de la qualité des produits.
  • L’action des ONG a été mise à rude épreuve alors qu’elle constituait une alternative.
  • Les initiatives d’autopromotion se heurtent à trois problèmes fondamentaux :
  • Faible demande, pouvoir d’achat faible.
  • Faible capacité de financement par rapport aux besoins (une seule banque des jeunes à Gitega)
  • Infrastructures (électricités, transport, routes, carburants) insuffisante en qualité et en quantité.
  • Corruption et tracasserie administrative (passeport).

                             I.2 Milieu rural

  • Le secteur agricole (métier trompeur) sur les cartes d’identités : c’est facile de dire qu’on est agriculteur

Le secteur est miné par des défis immenses :

  • Problèmes des terres (moins de 0,5 ha/ménages), 30% sans terre, boulimie d’achat des terres par les hauts cadres.
  • Problèmes des fertilisants (coûts d’entretien d’une vache frisonne).
  • Limitations du rendement par ménage car même les ménages les plus démunis vont au marché pour manger.
  • Au niveau de l’occupation c’est dramatique.

En effet, une famille cultive par exemple son lopin de terre pendant deux semaines par saison. Pour les deux saisons les travaux champêtres durent un mois.

Le reste de l’année : C’est le chômage, alors que les dépenses restent d’une nécessité impérieuse (alimentation, éducation, santé, équipement, cotisation diverses).

D’autres métiers :

  • La Maçonnerie (alors que le secteur bâtiments est en berne.
  • La Menuiserie où la demande est limitée en milieu rural.

D’autres métiers de recours sont des services :

  • Commerce, même ambulant
  • Taxi vélos, taxi motos, taxi voitures, chauffeur, convoyeur, rabatteurs.
  • Les domestiques, agents de propriété
  • Sentinelles, coiffeurs
  • Serveurs dans les bistrots.
  • Aides-maçons.
  • Transport des colis à pieds.
  • Les lavages des véhicules.

Tous ces métiers trouvent marché dans les villes et la seule ville digne de ce nom au Burundi c’est la capitale économique Bujumbura, 80% de la circulation monétaire se trouve à Bujumbura.

D’où la faible urbanisation du pays est une entrave à la création d’emploi et la diversification de l’économie.

On voit une grande partie des jeunes partir dans les villes des pays limitrophes y exercer ces petits métiers (Nairobi, Djouba, Kampala, Lusaka etc) et sans s’inquiéter d’autres prennent des aventures ailleurs dans le monde.

                            II.Mesures administratives contradictoires

  • Combats contre les ligalas de façon maladroits.
  • Tentative de chasser les petits métiers dans la seule ville de Bujumbura.
  • Les fameuses mesures limitant la circulation des motos TUK-TUK et vélos.
  • L’exigence des paiements administratifs intempestifs.

                           III.Quelle solution ?

Pour faire face à cette question de chômage le gouvernement doit se sentir concerné au 1er chef et chercher les moyens y relatifs il a plusieurs pistes :

  • Education et niveau de formation de qualité.
  • Environnement des affaires pour attirer les investisseurs étrangers et nationaux (justice protectrice, garantie de la concurrence).
  • Favoriser les travaux HIMO (constructions, routes, barrages, bâtiments et infrastructures diverses).
  • Recruter le personnel nécessaire (santé et éducation).
  • Limiter les tracasseries administratives et dérèglementer certains secteurs.
  • Electricité (lumière)
  • Sécurité (travail 24h sur 24) une police au service du développement 70% des Burundais vivent en dessous du seuil de pauvreté.
  • Accepter certains petits métiers et éviter leur dénigrement.
  • Faciliter la libre circulation des personnes et des biens (meilleures infrastructures routières, approvisionnement suffisant en carburants, documents de voyage dans les limites).
  • Faciliter le développement des villes.

                            IV.Quant à l’inflation

Elle est actuellement alimentée par six éléments sur lesquelles il faut agir :

  • Les chocs externes liés à la guerre en Ukraine
  • La chute dramatique du rendement du secteur agricole
  • Crise des devises
  • Surtaxation de certains produits.
  • Le cout du transport et de l’énergie (carburant).
  • Tracasseries administratives et corruption.

En concluant, PARCEM demande au gouvernement de redynamiser le conseil économique et social pour aider le gouvernement à trouver les solutions à partir des problèmes et défis bien identifiés.