Bonne gouvernance

Concentration du pouvoir : le Burundi s’oriente vers une configuration de parti unique.

Introduction

Après l’organisation des élections législatives et communales, le Burundi vient d’hériter d’une situation atypique où le parti unique est presque consacré. Pour ce, PARCEM a sorti une analyse assortie d’un message fort donné aux autorités Burundaises.

 

Les risques éventuels liés aux résultats des élections

 

PARCEM indique que les élections législatives et communales du 05/06/2025 ont été émaillées par des irrégularités dénoncées par les compétiteurs et d’autres observateurs en l’occurrence l’église Catholique.

PARCEM en tant qu’acteur avisé a suivi de près le déroulement de ces élections, et lance un vibrant appel au Président de la République pour se prémunir des risques éventuels qui risqueraient de se confirmer comme péchés s’ils se renforcent:

 

  • Premièrement, une exclusion légendaire à partir de l’exclusion politique où personne ne serait plus toléré de faire la politique dans le pays ; de l’exclusion économique, ainsi pour concevoir une activité économique il faudrait avoir des relations avec le parti au pouvoir et de l’exclusion sociale selon laquelle ne pas être membre du parti au pouvoir serait considéré comme un péché au sein de l’administration locale.
  • Deuxièmement, il risque d’y avoir une dictature, une intimidation accrue renforcée par un verrouillage institutionnel au niveau local. Il y a eu une tentative même de museler l’opposition pour qu’elle ne continue pas à commenter les résultats des récentes élections.
  • Troisièmement, C’est l’impunité des crimes politiques, économiques et des violations des droits de l’homme qui risque de se renforcer car les membres du parti au pouvoir vont se considérer comme s’ils sont aux dessus des lois et là il y aura un dysfonctionnement institutionnel grave avec une impunité consacrée.
  • Quatrièmement, c’est le découragement des partis politiques de l’opposition où les leaders de l’opposition vont se transformer en simples demandeurs d’emploi au sein de l’administration publique.
  • Cinquièmement, il y aura tendance d’avoir une confusion entre le parti et l’Etat, les ressources du parti et celles de l’Etat risquent de se confondre car il sera considéré comme un parti Etat comme était au moment du parti unique dans le temps.
  • Sixièmement, il risque un délaissement complet de l’effort de relever les défis actuels qui hantent le pays notamment le problème de pauvreté, la carence des devises, l’approvisionnement des produits de première nécessité.
  • Septièmement, il risque de se développer des luttes intestinales au sein du parti au pouvoir car maintenant tout le monde qui voudra faire de la politique aura tendance à le faire à l’intérieur du parti au pouvoir,  un système fort risquera de se renforcer autour du Président de la République ce qu’on appelle communément en Kirundi « AKAZU ».
  • Huitièmement, les nominations aux postes de responsabilité risqueront d’être subjectives.
  • Neuvièmement, la corruption et les détournements seront incontrôlées car les gens se considéreront comme si les ressources de l’Etat leur appartiennent. Il risque d’y avoir une mainmise totale du parti au pouvoir sur les ressources publiques et partant des membres du parti au pouvoir.
  • Dixièmement, c’est le capitalisme de copinage qui risque de se développer c’est-à-dire un cercle restreint des acteurs économiques proches du pouvoir qui vont se renforcer et en dehors de ce cercle restreint il sera difficile d’accéder aux marchés publics.
  • Onzièmement, il risque de se développer moins d’engouement aux élections futures car les gens vont dire pourquoi voter alors que les résultats des élections sont connus d’avance.

 

Face à ces risques, PARCEM lance un vibrant appel :

  • Au Président de la République, de prendre des mesures concrètes et courageuses afin de décourager ce comportement une fois il commencerait à se développer.
  • A la population en général, de rester solidaire et vigilante en continuant à exiger la redevabilité de la part des autorités de prouver leurs capacités à relever les défis qui hantent actuellement le pays notamment la pénurie du carburant, l’inflation galopante et la carence des devises.