Bonne gouvernance

Journée mondiale de la santé : Quelles perspectives?

En date du 07 Avril de chaque année, le monde entier célèbre la Journée Mondiale dédiée à la Santé. Pour ce, en date du 8 avril 2024, PARCEM a sorti une analyse par rapport à la situation du secteur de la Santé dans notre pays et a émis des recommandations.

 

PARCEM  estime que pour analyser le secteur de la Santé, il faut partir d’une part sur l’analyse de l’offre des soins déterminé par la qualité des soins disponibles et d’autre part de la demande et de l’accès aux soins déterminé par la capacité des patients à acheter ces services. Pour faire l’analyse globale, PARCEM est partie sur ces éléments principaux :

 

L’offre des soins où l’on constate qu’il y a :

  • Des infrastructures sanitaires comme les bâtiments des hôpitaux qui laissent à désirer dans notre pays. C’est une situation où beaucoup de bâtiments ne sont pas bien entretenus, où l’on constate même au niveau de l’entretien des bâtiments des hôpitaux communaux.
  • L’équipement médical insuffisant, et de fois on est obligé de partir à l’étranger afin d’accéder aux différents soins liés aux équipements médicaux non disponible.
  • Le mauvais traitement des médecins après leurs études, ce qui a comme conséquence le départ massif de ces derniers à l’étranger. Il faut faire une introspection par rapport à ce problème.
  • Un problème lié aux médicaments pour lesquels une grande partie est périmée et est vendu en contrebande, en plus ces derniers sont souvent plus chèrs et la capacité d’importation des médicaments continue à diminuer suite à la rareté des devises.
  • La qualité des services qui laisse à désirer dans les hôpitaux de l’intérieur du pays où les systèmes d’accueil pour traiter les malades sont dans un état dérisoire.
  • La corruption qui gangrène l’administration publique dans le secteur de la santé.

 

Pour l’accès aux soins, où l’on continue à constater :

  • Les dépenses catastrophiques dans les ménages Burundais au niveau de la couverture des soins de santé, ça veut dire qu’un ménage Burundais est obligé maintes fois de vendre une partie de son capital (chèvre, vache, propriété foncière) ou faire appel à la solidarité communautaire pour accéder aux soins de santé. Cela se fait suite au manque du système de couverture des soins de santé universelle à travers un système d’assurance bien organisé et bien cadré.
  • La croissance démographique qui continue à limiter la capacité du Gouvernement à tenir ses engagements par rapport à la gratuité des soins de santé, on constate que l’Etat est surendetté vis-à-vis des hôpitaux publics et ceux-ci ne peuvent plus couvrir certains besoins liés à la couverture des soins de santé gratuite comme l’a recommandé le Gouvernement.
  • Certains éléments comme l’état de l’hygiène et de l’assainissement, l’accès à l’eau potable, l’état de la malnutrition suite à l’inflation des produits alimentaires, la pollution, les conditions de travail, le contexte de crise économique et le passé de crise politique qui multiplient les maladies chroniques et mentales. Tous ces éléments augmentent le taux de morbidité dans notre pays.
  • La capacité de financement du secteur de la santé. Par exemple pour l’exercice budgétaire 2023-2024, 48% des financements proviennent des bailleurs de fonds, ce qui montre que l’Etat doit se mettre dans un état de mobilisation systématique des appuis des bailleurs de fonds.

Le secteur de la santé prouve que pour augmenter son espace budgétaire, il faut recourir aussi à l’appui des bailleurs de fonds comme l’Unicef, OMS, Fond Mondial, ou autre partenaire. Le Gouvernement doit considérer qu’il doit travailler avec les bailleurs de fonds.

 

Recommandations de PARCEM      

Si on analyse la vision 2040/2060, on voit que l’objectif 13 est basé sur le développement des services hospitaliers de pointe.  Pour y parvenir alors PARCEM recommande :

 

  • L’élargissement de l’espace budgétaire pour augmenter la capacité d’offre des soins de santé.
  • L’organisation d’une couverture des soins de santé universelle à travers un système d’assurance bien organisé et bien cadré.
  • La généralisation de l’éducation à la santé préventive qui tient sur les éléments évoqués ci-haut.
  • La création d’une commission interministérielle pour analyser régulièrement tous les éléments qui peuvent influencer le niveau des soins de santé, le taux de morbidité afin que l’accès aux soins de santé soit une réalité dans notre pays.

 

L’accès aux soins de santé est un élément fondamental pour influencer le capital humain car si le secteur de la santé est mal organisé, elle a des conséquences négatives sur la production et la croissance économique.